Ce que les pertes des Hedges Funds nous apprennent
- guillaumegraf3
- 8 avr.
- 3 min de lecture
Bonjour à tous,
Un sujet que je voulais partager avec vous, et qui est de plus un sujet d’actualité.
Dans mes statistiques de trading sur les obligations (des carnets réputés « lourds ») mes statistiques sont de l’ordre de 60% de trades gagnants et 20% de Breakeven. 20% donc ce sont les pertes. Et quand je ramène mes statistiques à la journée, 8 journées sur 10 sont positives.
Trop beau ? Non.. car ce que je ne dis pas c’est que je ne trade pas tous les jours. En décembre dernier je n’ai tradé que 2 semaines car les 2 dernières semaines de l’années sont réputées difficiles et effectivement j’ai vu qu’elles l’étaient. En janvier 2025 idem, je n’ai fait de l’argent que durant les 2 dernières semaines. La première semaine était morte et la suivante il manquait de la volat. Etc Etc
Et nous voici rendu en mars / avril où les marchés crashent. Chacun fait comme il veut, je ne suis pas un gourou (et ne veux pas l’être) mais je me fixe plusieurs options dans ce type de marché où j’observe à peu près 50% de liquidité au bid/ask en moins comparé à la normale :
Je ne trade pas
Je baisse mon risque de 75%
Ou bien je passe en compte démo pour me réadapter à ce nouveau marché
En somme j’aime les marchés plutôt normaux au sens Gaussien du terme, donc si on dérive à plus de 3-4 sigmas je considère que mes chances de faire de l’argent dépendront du hasard.
Je vous mets la une du Financial Time rubrique Equities, lu il y a peu : les Hedges Funds se retrouvent en appel de marge records depuis la dernière crise de 2020…

Vous lisez bien ? Il s’agit ici de Hedge Funds.. de « smart money » (par opposition à nous qui gérons de la « dumb » money), donc de gens qui sont parmi les plus BRILLANTS de la planète.
Et à chaque crise je lis la même chose, des H.F. qui se reprennent des appels de marge et une certaine quantité d’entre eux disparaissent suite à cela…
Si on s’arrête sur les raisons qui peuvent provoquer la faillite des fonds, car c’est sans doute là qu’il y a une matière pédagogique intéressante à creuser, Nassim Taleb disait d’ailleurs qu’on apprend plus des échecs que des succès, j’en vois quelques-unes :
Ils sont « smart » quand les marchés montent donc ont probablement des biais comme nous tous ? (petite taquinerie de ma part)
Plus sérieusement, regardez les classement et globalement c’est assez médiocre, il n’est pas rare qu’un H.F. sous-performe le marché certaines années (mais surperforme cela étant son benchmark pour impressionner son client), battre le SP500 tous n’y arrivent pas
Ils ont tendance à chasser de la même façon (même cursus, mêmes méthodes, mêmes institutions etc) si bien qu’ils peuvent se retrouver tous exposé au même risque, au même moment, sur une même classe d’actifs, ça ne vous rappelle pas une crise financière ? è dans un mouvement de panique, ils se retrouvent par conséquent à devoir déboucler en même temps des positions monstrueuses. C’est souvent là qu‘ils enregistrent leurs pires pertes, la volatilité ne les aidant pas. N’oubliez pas qu’en période de forte volatilité les dealers ne fournissent de liquidité donc vous dégradez votre prix pour sortir du marché
Ils ont des contraintes que nous, simples traders retails, n’avons pas : compliance, liquidité limitée, grosse pression du résultat.. (on en revient à la psycho)
En somme le label « smart money » est sans doute lui aussi victime du biais du survivant, les 50 meilleurs H.F. sont « smarts » mais pour les autres ce n’est pas si simple.
Pour nous qu’en retenir ?
La sagesse de reconnaitre un marché qui change (crash) et qui impacte de lourds H.F. me recalibre systématiquement sur la meilleure façon d’aborder le risque. Une des décisions qui revient en premier et qui est professionnelle (malgré qu’elle soit souvent moquée) est juste de ne pas trader.
Bonne réflexion à tous, n’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire.
Merci Guillaume de cet article qui nous rappelle que d'être traders, c'est aussi parfois de ne pas trader😬. Effectivement il est difficile de prendre cette décision car elle obère aussi la probabilité de faire des traders gagnants. Rien n'est plus difficile que de se positionner sur un environnement d'incertitudes. D'ailleurs souvent dans nos décisions courantes nous nous arrangeons pour réduire l'environnement à un tout ou rien simple. Et quand ce n'est pas possible, on se carapate dans l'indécision, attendant des lendemains plus heureux...😉😇😅😂
Merci Guillaume de cet article qui nous rappelle que d'être traders, c'est aussi parfois de ne pas trader😬. Effectivement il est difficile de prendre cette décision car elle obère aussi la probabilité de faire des traders gagnants. Rien n'est plus difficile que de se positionner sur un environnement d'incertitudes. D'ailleurs souvent dans nos décisions courantes nous nous arrangeons pour réduire l'environnement à un tout ou rien simple. Et quand ce n'est pas possible, on se carapate dans l'indécision, attendant des lendemains plus heureux...😉😇😅😂